Hiroshima
La phrase, énoncée sur un ton d'optimisme désabusé, revient toujours: «Ça va bien finir par s'arrêter».
Pour mes concitoyens qui ne connaissent pas les limites de la guerre au terrorisme, voici un extrait du livre d'Alain Ménargues, Les secrets de la guerre du Liban. Ce passage décrit un épisode de la guerre menée alors par le maître à penser d'Ehud Olmert, Ariel Sharon.
Irrités par les «tergiversations des terroristes», les Israéliens lancèrent le 2 août [1982] une grande offensive contre le réduit [des palestiniens et de leurs alliés] qui débuta par 48 heures d'un feu roulant d'artillerie. De l'aveu même d'Israël, 280000 obus et bombes de tous calibres furent tirés ou lâchés sur Beyrouth Ouest. Deux fois la puissance explosive de la bombe larguée par les Américains sur Hiroshima, mais au lieu d'être concentré en une fraction de seconde, cela avait été étalé sur deux jours. Les dégâts étaient considérables. Rares étaient les immeubles intacts. Comme un fait exprès, tous les organes de presse, jusque-là soigneusement épargnés, avaient été touchés. Les soldats de Tel-Aviv tentèrent ensuite de progresser sur trois axes. Ils furent très vite arrêtés par la résistance des fedayin. Dans le secteur du musée, au bout de quelques mètres, Tsahal perdit 15 hommes et une dizaine de blindés. Au port, les Palestiniens et leurs alliés ne bougèrent pas d'un pouce malgré les coups de boutoirs. Au sud du «réduit», les Israéliens ne purent franchir le glacis de terre rouge du quartier de Bir Hassan. L'ouest de la capitale fumait de tous côtés, mais avait tenu.
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