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14 septembre 2006

Le cessez-le-feu si ça me chante

Pour rappel, j'avais reproduit ici, le 11 septembre, une brève de L'Orient-Le Jour:

La marine israélienne a effectué hier des tirs d’intimidation en direction de trois embarcations de pêcheurs au large du Liban-Sud, au deuxième jour de la reprise de leur activité après un blocus de deux mois.

Une vedette israélienne a tiré à l’aube pendant cinq minutes au-dessus de l’embarcation de trois pêcheurs qui se trouvait dans les eaux territoriales libanaises, au large de Naqoura, selon la police.

Deux autres incidents similaires se sont produits dans la nuit de samedi à dimanche dans le même secteur, a-t-on ajouté de même source.
Le 13 septembre, une dépêche de l'Associated Press (signée «Alfred de Montesquiou», sans doute un cousin de Gérard Depardiou) signale la création d'un no-man's land contrôlé par Israël en territoire libanais:
Les soldats de la paix des Nations unies ont demandé à l'armée israélienne, mercredi, de démonter une nouvelle barrière de barbelés que les Libanais disent empiéter sur leur territoire, mais Israël nie qu'il s'agisse du sol du Liban – un test pour le cessez-le-feu en vigueur depuis un mois.
[...]
Les casques bleus des Nations unies ont inspecté la barrière contestés – deux rouleaux de fil de fer barbelé déroulés quelques 13 mètres à l'intérieur du Liban, juste en face de la ville israélienne de Kiryat Shemona.

Le Premier ministre Fouad Sanioura a protesté contre la barrière et le porte-parole de la mission des Nations unies au Liban a déclaré que les forces de la maintien de la paix ont demandé à l'armée israélienne de la retirer.

«Nous attendons qu'il le fasse aussi tôt que possible», a déclaré Alexander Ivanko.

Mais les militaires israéliens, qui disent qu'il s'agit uniquement de la réparation de la clôture le long de la route dessinée par une résolution onusienne de 2000, nie qu'elle soit en territoire libanais.
[...]
À la frontière, un nouveau chemin de terre contrôlé par les israéliens peut être vu, situé entre la haute barrière de la frontière et des fils de fer barbelés tranversant un champ libanais.

«Les soldats israéliens sont arrivés et ont commencé à dérouler leurs fils de fer au milieu de ma terre», a raconté Mahmoud Sheikh, qui moissonnait du foin à proximité. Il a déclaré que cet incident avait eu lieu trois jours auparavant et que les soldats l'avaient renvoyé lorsqu'il avait tenté d'intervenir.

De nouvelles barrières ont été installées dans plusieurs régions, notamment dans la plaine de Khiam et la ville de Gadjar, sur une distance d'environ trois kilomètres, selon l'armée libanaise et des officiels des Nations unies.
Le 14 septembre, un article du Guardian (de Clancy Chassay, à Aïta ash-Shaab) témoigne de violations encore plus importantes.
Selon les habitants, des tanks et des bulldozers israéliens traversent la frontière la nuit, tandis que des combattants du Hezbollah patrouillent dans les collines à la végétation épaisse au-dessus du village. Le son des drones israéliens est familier des gens du Sud du Liban, qui rendent compte de survols quotidiens.

D'après Alexander Ivanko, le porte-parole de la FINUL, il y a eu plus de 100 violations enregistrées du cessez-le-feu par les forces israéliennes durant le dernier mois. Il s'est agit essentiellement de survols et d'incursions de blindés, de troupes et de bulldozers. M. Ivanko a déclaré que 24 civils libanais – dont quatre hommes d'Aïta ash-Shaab – ont été arrêtés manu militari par les troupes israéliennes. Tous ont ensuite été libérés.

En plus de ces incursions, il y a également eu un certain nombre de tirs – décrits par les habitants d'Aïta ash-Shaab comme «des tirs d'intimidation».

Quelques habitants ont déménagé pour échapper aux coups de feu en bordure du village, à quelques centaines de mètres de l'endroit où les deux soldats israéliens ont été capturés le 12 juillet [...]. Wafa Srour, 21 ans, a expliqué: «Les balles arrivaient très près de la maison, aussi nous avons déménagé dans la maison d'un ami proche du centre du village.»
Le 14 septembre, L'Orient-Le Jour démontrait sa capacité d'analyse de la situation en proposant, sous la plume de Philippe Abi Akl, cette explication à la logique pour le moins étonnante (c'est moi qui souligne la conclusion):
Et à cet égard, les milieux gouvernementaux mettent l’accent sur le fait que l’arsenal militaire [du Hezbollah] encore présent dans la région méridionale du pays est devenu totalement non opérationnel. La seule présence de plus de 10000 soldats libanais et de près de 12000 Casques bleus – lorsque le déploiement de la nouvelle Finul sera achevé – rend en effet quasiment impossible toute manœuvre ou opération militaire du Hezbollah au Liban-Sud. De ce fait, les armes du Hezbollah au sud du Litani ne peuvent pratiquement pas être utilisées, ce qui rend caduc l’arsenal du parti chiite dans cette région.
Aucune mention des Israéliens: la Résistance se doit de rendre ses armes, tout simplement parce qu'elle n'est pas en train de les utiliser.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ce soir (14 septembre) sur RFI, Journal du proche-Orient:
http://www.tv-radio.com/ondemand/rfi/mere/francais/journal_po/journal_po_1630-1700-20k.ram

"L'aviation israélienne a une nouvelle fois violé
l'espace aérien du Liban; et cela en dépit de l'appel du secrétaire général de l'ONU, au respect de la résolution 1701 du Conseil de sécurité.
Douze chasseurs bombardiers ont en effet survolé le Liban, jusqu'à Tripoli, dans le nord;"

En revanche sur France-Culture, l'invité de Jean Lebrun, le colonel Jean Salvan qui ne mâchait pas ses mots contre l'état d'Israël qui constamment depuis 1948 humiliait l'ONU
http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/travaux/index.php