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15 septembre 2006

La majorité gouvernementale célèbre la mémoire d'un ami d'Israël

Énorme barouf dans le Landerneau libanais: nettement moins réservé qu'à l'accoutumée, Hassan Nasrallah a attaqué frontalement, sur Al Jazeera, la majorité gouvernementale. Selon le quotidien marocain Al Bayane (parmi tant d'autres):

Sorti grand vainqueur de l'agression israélienne contre le Liban, Sayyed Hassan Nasrallah a accusé mardi soir des forces politiques libanaises d'«avoir en quelque sorte participé aux côtés d'Israël à la guerre» contre la résistance. Son intervention sur la télévision Al-Jazeera est une nouvelle attaque du Hezbollah, dans lequel nombre de Libanais se reconnaissent, contre le gouvernement de Fouad Siniora, et la majorité gouvernementale pro-occidentale.
Sur le site français du Rassemblement Pour le Liban (mouvement de Michel Aoun), un communiqué signé du mouvement aouniste titre «Nasrallah démasque le “14 février”...» et indique que «Sayyed Nasrallah s'en est également pris à ceux qu'il appelle les “complices dans l'agression contre le Liban”». (Le choix dans la date: pour évoquer le même groupe politique – l'actuelle majorité gouvernementale –, on parle généralement du groupe du «14 Mars», date d'une manifestation monstre organisée à Beyrouth par ce groupe; Nasrallah les nomme «14 Février», date de la mort de Rafic Hariri; et Bachar Assad utilise l'image du «17 Mai». Le Bloc de la Résistance, organisé autour du Hezbollah, de Amal et du PSNS, et hostile au «14 Mars» est, lui, parfois quafilié de «8 Mars», en référence à l'autre manifestation monstre organisée une semaine avant celle du 14; pour RFI, cette grande manifestation pacifique et, évidemment, sans armes était un «Impressionnant étalage de force des pro-syriens à Beyrouth».)

Évidemment, depuis, la «majorité» (du «14 Mars», donc) se répand en dénonciations de cette «diffamation». Selon le RPL:
Sayyed Nasrallah avait à peine terminé son discours sur Al Jazeera que l'orchestre de la « majorité » s'est levé, mené par le « Chef supérieur du parti Kataëb », le Chef exécutif des Forces libanaises et le Chef du PSP, auxquels se sont joints des membres du Courant du Futur, pour répliquer à sayyed Hassan Nasrallah. Toutefois, le Premier ministre n'a fait aucune déclaration ni aucun commentaire jusqu'à présent. Dans la soirée, les «milieux du Futur» ont commenté sur les propos de Nasrallah au sujet des «chambres fermées» disant : «il peut dire ce qu'il veut au sujet des chambres fermées... Israël demeure notre ennemi et nos contacts avec les US se font dans l'intérêt du Liban».
Évidemment, il suffit de lire L'Orient-Le Jour pour avoir l'intégralité des réactions outrées des membres du «14 Mars». Chacun poussant sa déclaration sur l'air de «Israël demeure notre ennemi».

Pourtant, L'Orient-Le Jour de ce jour (15 septembre) publie un «reportage» particulièrement émouvant de Patricia Khoder, envoyée spéciale à la «Grand-messe FL-Kataëb à la commémoration de l'assassinat de Béchir Gemayel». Le style empoulé et grandiloquent du quotidien francophone fait encore des merveilles.
Une foule galvanisée. Des feux d’artifice qu’on brûle en plein jour. Une pluie de riz et de pétales de roses. Des tonnerres d’applaudissements. Achrafieh a réservé hier un accueil triomphal à un homme qui a passé onze ans dans une cellule individuelle. L’occasion s’y prêtait, ces gestes se répétant immuablement depuis probablement la première messe célébrée pour commémorer l’assassinat du président élu Béchir Gemayel et ses compagnons, le 14 septembre 1982. Mais hier la présence, pour la première fois depuis longtemps, du chef des Forces libanaises, Samir Geagea, à l’office religieux et sa participation à la marche traditionnelle jusqu’au lieu de l’assassinat a électrisé une foule de partisans déjà acquise, présente chaque année avec ses mêmes slogans, portraits et drapeaux à cette commémoration. Cette même foule, comme tous les 14 septembre, a acclamé la famille de Béchir Gemayel et son fils Nadim, qui a prononcé hier sur le parvis de l’église un discours en arabe littéraire pour donner probablement plus de poids aux idées politiques qu’il avançait.
[...]
Plusieurs milliers de personnes – parmi eux beaucoup de jeunes âgés de moins de 24 ans – ont participé hier à la 24e commémoration de l’assassinat du président élu, Béchir Gemayel, et ses compagnons, lors d’une messe célébrée en la basilique de la Médaille miraculeuse des pères lazaristes, à Achrafieh. Dès le début de l’après-midi, les partisans FL et Kataëb, venus de plusieurs régions du pays notamment du Chouf, du Metn, du Kesrouan, du Batroun et de la Békaa-Ouest, ont commencé à affluer à Achrafieh, les étudiants phalangistes se donnant, eux, rendez-vous à Saïfi.

Des convois de voitures dont les occupants arboraient les drapeaux FL et Kataëb ainsi que les portraits de Béchir Gemayel et Samir Geagea ont sillonné la place Sassine, diffusant des discours du président assassiné ou des chants partisans à fond la caisse. Comme chaque année, les magasins et les restaurants de la place Sassine ont baissé leur rideau le temps de la messe. Sur le parvis de l’église, avant l’arrivée des personnalités, une sorte de cacophonie régnait parmi les jeunes partisans présents: on acclamait, pêle-mêle, Samir Geagea, Amine Gemayel et Béchir Gemayel «vivant en nous»...
Bachir Gemayel et Samir Geagea

Ce rassemblement des Phalanges chrétiennes (en arabe, Kataëb) et des Forces libanaises (les «FL»; avant de devenir un parti politique, il s'agissait de la milice chrétienne d'extrême-droite de Béchir Gemayel, bras armé des Phalanges chrétiennes dont Pierre Gemayel, père de Béchir, était le fondateur) donne l'occasion de ressortir les vieux slogans nauséabonds:
Il y avait aussi des partisans à peine sortis de l’adolescence qui scandaient des slogans appartenant aux années soixante-dix : «Seules les Forces libanaises peuvent protéger l’est (de Beyrouth).»
Pour rappel, Beyrouth-Est était la zone à majorité chrétienne, contrôlée par les Forces libanaises; Beyrouth-Ouest était la zone des partis progressistes, de l'OLP, des milices musulmanes, des pro-syriens... (avec une mixité religieuse bien plus importante qu'à l'est, Ras Beirut étant même le symbole du brassage libanais; voir ou revoir le très beau film de Ziad Doueiri, West Beirut). Évoquer en 2006 la «protection de l'est» a une saveur bien particulière.

D'accord, c'est assez malhonnête de ma part, mais ça fait du bien... Rassemblement de joyeux militants des Forces libanaises. Amis des États-Unis, (naguère) armés et soutenus par Israël, aujourd'hui alliés politiques de «démocrates» tels que Saad Hariri et Walid Joumblatt, les membres des Forces libanaises aiment montrer qu'ils sont drôlement musclés du bras droit. Image non datée et non localisée, trouvée sur le site du «Christian Falangist Party of America» (mais ce rassemblement a bien lieu au Liban).

Une autre pour lever le doute.
L'article de L'Orient-Le Jour fournit une seule information à peu près intéressante: il présente la liste des participants. Outre Samir Geagea (ancien chef militaire de la milice des Forces libanaises, actuel chef du parti politique que sont devenues les FL) et les membres de la famille Gemayel, voici ce que raconte l'envoyée spéciale:
Étaient notamment présents à l’office religieux les ministres Nayla Moawad, Michel Pharaon et Pierre Gemayel, le député Akram Chéhayeb représentant le chef du PSP, Walid Joumblatt, l’ancien député Ghattas Khoury représentant le chef du Courant du futur, Saad Hariri, les députés Georges Adwan, Atef Majdalani, Hagop Pakradounian, Antoine Ghanem, Henri Hélou et Pierre Daccache, le président de la Ligue maronite et ancien ministre Michel Eddé, le chef des Kataëb, Karim Pakradouni, l’ancien candidat aux élections de Beyrouth, Massoud Achkar, et l’ancien candidat aux élections du Metn, Selman Samaha.
Autant dire que tous les courants de la majorité gouvernementale du «14 Mars» sont représentés. Le représentant de Saad Hariri, Ghattas Khoury, est un ami de la famille: il avait déjà abandonné le siège de député maronite de Beyrouth à la veuve de Béchir Gemayel. Nous avons aussi un représentant de Walid Joumblatt (c'est vraiment le pompon!) ainsi que plusieurs ministres du gouvernement.

L'Orient-Le Jour semble ne pas trouver utile de signaler à ses lecteurs que Michel Eddé, «président de la Ligue maronite et ancien ministre», est également le PDG de L'Orient-Le Jour.

Tout ce beau monde célèbre la mémoire de Bachir Gémayel qui, à la tête de la milice chrétienne d'extrême-droite des Forces libanaises, a été armé par Israël, a organisé ses actions militaires en étroite collaboration avec l'État major israélien (notamment avec Ariel Sharon) et les services américains, pour finalement prendre le pouvoir en 1982 grâce à l'invasion de Beyrouth par les troupes d'Ariel Sharon. Aucun homme politique au Liban ne symbolise plus que lui l'association avec Israël.

Et c'est à la mémoire de cet homme que la fine équipe gouvernementale s'est réunie. Les jours impairs, «Israël demeure notre ennemi»; les jours pairs, on célèbre l'homme d'Israël au Liban.

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci pour ce blog, a la fois de qualite et rare. Je desesperai de trouver un blog libanais qui soit a la fois hors de la mouvance "majoritaire" et serieux.

3asseh a dit…

Bonjour
Vous nous avez habitué à plus de nuances que cela et à une meilleure connaissance des détails qui font la différence.
Évidemment, Pierre Gemayel a visité l'Allemagne des années 30 (pour les JO) et s'est inspiré de l'oganisation du parti hitlérien pour organiser son propre parti Kataëb.
Évidemment, Kataëb était un parti de droite chrétienne. Mais je ne suis pas sûr que la notion d'extrême droite existe (à la Le Pen ou à la Skin Heads, etc.) au Liban. En tout cas le système libanais est confesionnel et par conséquent les partis sont en rande majorité fondés sur une appartenance confesionnelle. Comme les chrétiens étaient plutôt la cheville ouvrière de la bourgeoisie et de la classe moyenne, le parti représentatif ne pouvait être de gauche. C'est ainsi que Kataëb était un parti de droite et un parti chrétien. D'ici à jouer à toucher l'inconscient colectif des Français en qualifiant Kataëb d'extrême droit parce qu'associant "christianisme" et "droite", cela n'est pas assez honnête intellectuellement à mon sens.
Il faut d'ailleurs noter qu'un autre partie s'est inspiré du hitlérisme encore plus que Kataëb, il s'agit que parti que bcp résume par ses initiales peut etre par peur de décliner l'ensemble de son identifié : PSNS, le parti cosial nationaliste syrien avec un logo très suggestif (une sorte de spiral rouge sur fon noir, certes moins angulaire qu ela croix gammée). Et pourtant, les nationalistes grands syriens ne sont pas d'extrême droite non plus, en tout cas pas telle que l'inconscient collectif français la conçoit, c'est à dire anti démocratique et collaboratrice.
A noter que tout comme Kataëb s'est allié ponctuellement à Israël, de même le PSNS s'est allié (ponctuellement ?) au parti Baath syrien et à son armée. Parallèlement à cela, Kataëb s'est battu contre les syriens (après les avoir appelé au secours face aux palestiniens et aux musulmans libanais, dont Joumblat père). De même PSNS s'est battu contre Israël avant même que le Hezbollah n'existe.
Quant au bras droit levé les doigts tendus, restons calme. Là aussi le symbolisme change d'une culture à l'autre. Un officier de l'armée libanaise ou un militant des FL ou du Hezbollah, lorsqu'il prête serment, se met dans cette position naturellement. C'est comme ça, c'est culturel disons. En tout cas ce n'est certainement pas un symptôme de fascisme aigu :-)
Tout cela pour dire que les choses sont un peu plus complexes que ce poste ne laisse croire. Heureusement vos autres messages sur ce blog sont d'une intelligence et d'une finesse que votre blog reste quand même indispensable. Merci encore pour vos contributions :-)
Je reviendrais peut être sur Bachir Gémayel un peu plus tard car là aussi les choses sont à nuancer.

Nidal a dit…

Bonjour Bassam. D'abord merci pour votre commentaire éclairant.

Cependant, vous avez dû lire vite: je ne qualifie pas les Phalanges de parti d'extrême-droite, et j'espère ne pas l'avoir fait non plus dans les autres billets de ce blog. Ce que je qualifie d'extrême-droite, par deux fois, c'est la milice des Forces libanaises.

Concernant les Kataëb (Phalanges), loin de moi l'idée de me reposer sur leur folklore quelque peu daté et la visite de «sheikh Pierre» en Allemagne dans les années 30 pour en tirer une conclusion franco-française aujourd'hui. Grosso modo, des discussions avec des amis Kataëb, je conclus seulement qu'aujourd'hui c'est un parti de droite, avec de nombreuses sensibilités. C'est également un parti chrétien, mais pas «fanatique»; plutôt le genre à faire la confusion entre chrétiens d'orient et modernité du monde arabe, ce genre de raccourci.

Pour ce qui est des Forces libanaises, ça me semble être carrément une autre affaire. Comme votre message n'évoque pas ce point, je ne vais pas développer ici. Mais j'insiste: quand je parle de «milice d'extrême-droite», c'est toujours au sujet des FL.

Pour ce qui est des photographies, j'ai moi-même indiqué que le procédé était malhonnête (mais que ça fait du bien)... :-)) Cela dit, une image remplace un long discours, et lire quotidiennement dans les médias français, israéliens, américains, que le Hezbollah, les Syriens, etc., sont des «islamo-nazis», des «facistes vert-brun», tout en présentant tous les membres du «14 Mars» comme des démocrates, me semble justifier de balancer ce genre de rappel, quitte à ce que ça soit un poil expéditif.

Pour ce qui est de nuancer au sujet de Bachir Gemayel, n'hésitez pas. Notez que je me contente de rappeler sa collaboration armée avec Israël, objectivement avérée; c'est le seul point qui m'intéresse dans ce billet (voir le titre du billet: c'est de cela que je parle). À force de nuancer, Joumblatt peut se faire représenter à une messe à la mémoire de Bachir Gemayel; pourquoi pas si c'est pour la paix au Liban... mais ça ne signifie pas non plus qu'on réécrive totalement l'histoire (notamment dans les médias occidentaux).

Anonyme a dit…

Bonjour,

Française je ne connais rien au Liban et j'ai parfois beaucoup de mal avec la politique libanaise... Merci, merci pour le travail que vous faîtes.

J'aimerais que vous parliez un peu de la responsabilité française.

Que fait la France au Liban? Des affaires? L'exposition du catalogue des armes "made in France" avec juteuses rétrocommissions ensuite???

Il me semble qu'à une époque lointaine le général Aoun avait une excellente presse en France (je peux me tromper, ce sont des souvenirs). Maintenant les politiques français ne l'évoquent pas. J'ai peut-être raté un épisode...

Encore merci

3asseh a dit…

Rebonjour et merci pour votre réponse cher Nidal. Au sujet de Bachir Gemayel, il est intéressant de noter ce qu'écrit à son sujet Samir Kassir en 1994.
Je ne pense pas que Kassir puisse être soupsçonné de sympathie "bachirienne" (en tt cas pas en 1994). Or voici ce qu'il écrit dans sa "Guerre du Liban" (Karthala-Cermoc, 1994) :
"C'était la première fois depuis 1975 qu'une grève politique était observé simultanément dans les deux secteurs. Hier démonisé aux yeux de la masse des musulmans, Bachir Gémayel s'en trouvait ipso facto "normalisé" aux yeux d'une population de plus en plus au modèle d'ordre qu'il proposait".
Il s'agit du printemps 1981, la grève een question faisait suite à l'assissanat d'un dignitaire religieux) sunnite sur fonds de rejet par les musulmans (population et classe politique traditionnelle) du Mouvement national (Joumblat, etc.).
Cette normalisation se poursuivit en 1982 et surtout à partir du moment où il a été effectivement élu. D'ailleurs Ménargues (à prendre avec des pincettes) détaille bien la discorde progressivement établi entre Tel Aviv et Bachir Gémayel.
Tout cela n'empêche pas Gemayel d'avoir été le fer de lance du maronitisme, mais progressivement il a mis en place un positionnement plus national que confesionnel.
A noter au passage qu'aujourd'hui encore, certains proches de Bachir (ou des FL) ont rejoint ou se sont rapprochés du Général Aoun.
Par ailleurs, sur un sujet tout à fait différent, je ne sais pas si vous connaissez Jean Aziz (journaliste, ancien FL, désormais proche d'Aoun). Il était éditorialiste à Albalad et depuis quelques jours sa signature est apparu dans Al-Akhbar (et peut être disparu d'Albalad?). De même Nicolas Nassif, éditorialiste d'Annahar semble être lui aussi parmi les nouvelles recrues d'Alakhbar. Comme quoi le positionnement des quotidiennement libanais n'est pas si facile que ça à établir. Plusieurs mouvances y sont présentes.

Anonyme a dit…

C'est en effet plus que malhonnete d'avoir insérer de telles photos des FL levant le bras dans la mesure où il est de coutume de chanter l'hymne national libanais le bras levé; alors votre conclusion de la photo qui parle plus que les mots est certes vérifiable, mais en l'espèce loin d'être vérifiée car l'information est fausse, le regard est biaisé.
Pour en revenir au hezb, je pense fortement qu'ils sont, si ce n'est plus, tout aussi fascistes que les FL. J'étais moi-même FL, victime du lieu de ma naissance, mais l'accès aux études m'a permis, non pas d'évoluer - je ne veux insulter les FL - mais d'avoir un autre regard sur la notion, les enjeux et les possibilités d'unité libanaise.
La seule différence entre le fascisme du hezb et des FL est que celui des FL est interne, alors que celui du hezb est externe pour ne dire international (USA, israel).

Anonyme a dit…

bonjour aprés avoir lu les différents commentaires j'ai pu avoir une explication peut etre encore un peu floux du probleme. Mais mon problème reste de connaitre les grandes figures politique deisgné pour la presidentielle libannaise.N'étant pas politologue et absoluement pas concernés si ce n'est du que ca intervient dans mon cursus,j'aimerais que l'on me donne les quelques noms des figure de proue politique ainsi que leur courant et confession afin de pouvoir finir un exposé.de plus si l'on pouvait me definir clairement qui fait parti de la majorité et de l'opposition ce serait parfait...merci d'avance pour vos reponses.