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02 novembre 2006

La semaine de tous les dangers

Dans l'habituel «deux poids deux mesures» qui caractérise le traitement médiatique du Moyen-Orient, un des éléments consiste à relater régulièrement l'activité politique interne israélienne (remaniements du gouvernement, déclarations des ministres, critiques de l'opposition...) et à ne jamais évoquer la vie politique interne de ses voisins. Passée l'agression israélienne, le Liban n'apparaît plus dans les médias occidentaux que sous des angles bien choisis, et en tout cas jamais pour présenter la vie démocratique, le jeu politique, les critiques et les commentaires, pourtant extrêmement riches et importants qui s'y déroulent. L'effet est spectaculaire: l'impression est qu'il y a une vie démocratique en Israël, et nulle part ailleurs.

Pourtant, depuis la fin de l'agression militaire, le Liban traverse une phase d'ébullition extrême, le «conflit» s'est déplacé vers le débat politique interne, au travers d'une «guerre des mots» dénoncée dès avant la fin des hostilités par Georges Corm lors d'un rassemblement sur l'esplanade du Trocadéro, et la parole de l'opposition, tétanisée et diabolisée après l'assassinat de Rafic Hariri, semble «libérée» (Michel Aoun qualifiant carrément le gouvernement actuel de «cleptocratie»).

Les jours qui viennent sont à hauts risques. Non seulement parce que le jeu politique interne est tendu, mais parce que les influences étrangères sont particulièrement dangeureuses. Pour tout vous dire, je recommence à craindre pour la sécurité de mes amis libanais.

Avant de commencer, sur le régime politique qui prévaut au Liban, je vous invite à relire mon (extrêmement long) document intitulé «Une mafiocratie contre son peuple». J'y décris la confiscation du pouvoir par l'alliance d'anciens parrains de l'ordre milicien, de spéculateurs du béton et d'une bourgeoisie affairiste. Cette caste ayant été, depuis le début des années 90, au pouvoir avec le soutien de la puissance syrienne, l'explication que j'expose dans cet article permet d'envisager la politique libanaise sous un autre angle que les imbéciles alibis «Pro-syriens autoritaires contre démocrates anti-syriens» ou «Méchants chiites contre gentils laïcs libanais» en vogue en Occident.

Depuis la fin de l'agression militaire israélienne, la grosse affaire politique interne est la demande d'un remaniement ministériel au Liban et la constitution d'un gouvernement d'union nationale.

De nombreux éléments légitiment l'idée d'un remaniement ministériel.

1. Le pays sort d'un conflit qui l'a ravagé. L'idée qu'un nouveau gouvernement (qui plus est, d'«union nationale») soit nommé à l'issue de ce cataclysme est tout à fait normale. Cela a lieu, dans un tel cas, dans n'importe quel pays démocratique, et c'est considéré comme tout à fait naturel. On peut noter que le gouvernement israélien lui-même se remanie.

2. La popularité des grandes figures de ce gouvernement a semble-t-il beaucoup souffert de leur «gestion» du conflit. Un sondage de septembre dernier indiquait que Samir Geagea, Walid Joumblatt et Saad Hariri, les trois grandes figures de l'actuelle «majorité», étaient les hommes politiques recueillant le plus d'opinions négatives; et que Hassan Nasrallah, Nabih Berri et Michel Aoun, les trois figures de l'opposition, obtenaient le plus d'opinions positives. Évidemment, le bon Républicain occidental affirmera que ça n'est pas la rue qui gouverne, mais les chiffres sont tout de même impressionnants, et le pays sort d'une guerre!

3. L'image générale du gouvernement est d'être pro-américain, favorable aux résolutions franco-américaines sur le Liban, alors qu'une immense majorité des Libanais considérent que les États-Unis ont soutenu les bombardements israéliens et retardé l'adoption d'un cessez-le-feu. La situation politique peut se lire assez simplement: le gouvernement du Liban est allié des États-Unis, soutenu par eux, alors que 70% des Libanais pensent que les États-Unis sont un ennemi de leur pays.

4. L'équilibre politique qui avait permis la constitution de la «majorité» actuelle a changé, et cela bien avant l'agression israélienne. Le Hezbollah avait permis la naissance de ce gouvernement, en passant des alliances locales avec les forces de Saad Hariri. Et le parti de Michel Aoun, pourtant clairement «antisyrien», avait été rejeté dans l'opposition. Depuis février 2006, le Hezbollah, tout en participant au gouvernement, est repassé dans l'opposition et s'est allié à la première force chrétienne du pays, le CPL de Michel Aoun. Cette recomposition des équilibres politiques libanais, avec l'un des plus importants partis du pays qui quitte la «majorité» pour rejoindre l'opposition, milite encore en faveur d'un remaniement.

5. Le rapport Mehlis, dont les «fuites» ont accompagné la campagne législative de juin 2005 et ont permis de «criminaliser» les partis qualifiés de «pro-syriens» dans une ambiance d'hystérie générale, est retombé comme un soufflé. Témoins manipulés qui se rétractent, grossièreté de l'intervention franco-américaine lors des «révélations» d'Abdel Halim Khaddam, et finalement le récent rapport «Bremetz», du nom du successeur de Mehlis, accouche d'une souris. La «dénonciation» des assassins de Rafic Hariri n'est plus un ressort politique bien pertinent, désormais identifiée comme une manipulation politique par le grand public. À cela s'ajoute le fait que continuer à diaboliser la Syrie alors même que c'est Israël qui vient d'assassiner la population libanaise n'est pas d'une grande intelligence politique (c'est pourtant ce que vient de faire François Hollande lors de sa récente visite – merci Ibn Kafka pour la copie de L'Orient-Le Jour). Au final, la principale raison légitimant le gouvernement (la dénonciation des «commanditaires syriens» de l'assassinat) s'est quasiment effondrée.

6. Je l'ai déjà évoqué en introduction, mais l'une des conséquences inespérées de l'agression israélienne a été de libérer la parole au Liban. La diabolisation et la culpabilisation de l'opposition, à la suite de l'assassinat de Hariri, ne suffit plus à éteindre la contestation. Tout revient désormais sur le devant de la scène politique: la corruption, les influences étrangères, les détournements des fonds de la reconstruction, passée et actuelle, l'instrumentalisation politique des confessions religieuses, les terribles inégalités (un article récent de al-Akhbar indique par exemple que 2% de la population possède 60% des dépôts en banque, «une situation qui n'existe même pas au Brésil, où 18% de la population possède 60% des dépôts») , et même la prétention «anti-syrienne» des membres du gouvernement est désormais ouvertement remise en cause, toutes critiques qui étaient moins visibles (ou plus feutrées) avant l'agression israélienne.

Pour le moins, la demande d'un simple remaniement, comparée à l'ampleur des destructions, la violence des attaques politiques (accusations de trahison et de collusion avec l'ennemi), semble l'option minimale. Pourtant, c'est ce qui est demandé par l'opposition et (pour l'instant) rien d'autre: il s'agit essentiellement de faire entrer le bloc de Michel Aoun dans le gouvernement. Pour le Hezbollah, rien de changé: il avait déjà deux ministres au gouvernement.

Depuis de nombreuses semaines (quelques semaines après la fin des bombardements), il y a donc une demande ouverte de la part du mouvement aouniste, relayée par le Hezbollah, d'un remaniement ministériel (et aucunement d'un renversement pur et simple de Saniora, remplacé par une monopolisation du pouvoir par Amal-Hezbollah-Aoun).

À l'inverse, le gouvernement ne veut rien entendre de ce remaniement. La lecture de L'Orient-Le Jour suggère que ce serait le retour des «pro-syriens» au gouvernement. Cette idée est idiote, puisque le seul «ajout» dans ce gouvernement serait celui du groupe de Michel Aoun, qu'il faut tout de même beaucoup de toupet pour le classer parmi les «pro-syriens»! Quant à une volonté de blocage de la constitution d'un tribunal international pour juger les assassins de Rafic Hariri, cela n'est pas non plus logique: tous les groupes politiques libanais, y compris ceux de l'opposition, ont depuis longtemps accepté le principe d'un tel tribunal. La seule discussion sur ce sujet est le refus de l'instrumentalisation politique et de la manipulation du tribunal, comme cela s'était fait lors de l'enquête et du rapport Mehlis. Les demandes du Président Lahoud portent explicitement sur cela, alors que les habituelles «fuites» vers la presse proche des Hariri ont déjà commencé (ainsi le Nahar, très proche du gouvernement, vient de publier le projet de tribunal spécial, pourtant en cours de négociation), et que l'exemple d'impartialité du dernier tribunal constitué à l'initiative des américains n'est franchement pas encourageant...

En termes de politique politicienne, des enjeux plus prosaïques existent: c'est le parlement qui élit le Président de la République. De fait, outre les habituels enjeux de pouvoir (et de corruption) liés au contrôle du gouvernement, s'ajoute le problème du calendrier. Si la «majorité» tient, elle peut espérer faire nommer un Président de la République qui lui est proche. Si elle ne tient pas, le risque est celui d'élections législatives anticipées, avec une victoire d'une alliance Hezbollah-Aoun (et autres...), et la perte d'absolument toutes les positions politiques par l'actuel «majorité» (Amal étant déjà à la tête du Parlement).

Surtout, concernant les chancelleries étrangères qui intriguent de longue date au Liban et tiennent ce gouvernement à bout de bras (rappelons que, pour les Américains, dès les premiers jours des bombardements, la seule limite fixée aux atrocités israéliennes était de ne pas faire tomber le gouvernement Saniora), on peut comprendre leurs craintes:
– chute de la maison Hariri, avec promesse d'une enquête sur l'argent de la dette et les détournements de l'argent de la reconstruction; luxe pénible pour la maison Chirac;
– montée d'un pouvoir chiite, cauchemar d'une Arabie Saoudite déjà propriétaire du pays;
– très forte représentativité de la Résistance libanaise, cauchemar absolu d'Israël et des États-Unis.

Dans le cadre de l'«instabilité constructive» chère aux néo-conservateurs, la chute du gouvernement Siniora signifierait que, en tirant à pile ou face, la pièce est retombée du mauvais côté... Imaginez le cauchemar: le Hezbollah renforçant sa légitimité électorale, Michel Aoun président, Salim Hoss premier ministre (par exemple), Nabih Berri toujours président du Parlement et une enquête publique sur la corruption et les détournements gouvernementaux depuis 1992...

Pour le gouvernement «14 Mars» et ses soutiens étrangers, l'alternance politique (et démocratique) n'est pas une option envisageable.

Rappelons tout de même que l'actuel gouvernement se targue d'être l'héritier des manifestations du 14 mars 2005. C'est même le nom de son «rassemblement». Le 14 février 2005, Rafic Hariri est assassiné. Le 14 mars, l'«opposition» (l'actuelle «majorité») organise une manifestation monstre. Le gouvernement d'Omar Karamé «tombe» sous la pression de la rue. Le 14 avril, le «plutôt pro-syrien» Najib Miqati est nommé Premier ministre d'un gouvernement de transition chargé d'organiser les législatives de juin. La «transition» se déroule parfaitement et l'actuel gouvernement est issu des urnes. À cette époque, le recours à la rue est unanimement considéré dans les chancelleries et les médias occidentaux comme le signe d'une grande vigueur démocratique.

Après des semaines de tergiversation, c'est le président du Parlement, également chef du parti chiite Amal, Nabih Berri, qui a annoncé des négociations globales pour la constitution d'un gouvernement d'unité nationale. Ces négociations devaient commencer cette semaine, elles sont déjà reportées au 6 novembre. La proposition de Berri devient un ultimatum fixé aux prochains 15 jours.

Face au blocage, le Hezbollah a annoncé pour les prochaines semaines un recours «démocratique» (comprendre: non violent) à la rue: manifestations et sit-ins. Cette fois, la demande n'est plus cantonée à une ouverture du gouvernement aux forces aounistes, mais à des élections anticipées. On décrit ainsi une série de manifestations qui rejoindraient Beyrouth, aux alentours du 13 novembre; des «contre-manifestations spontanées» seraient alors sponsorisées par le milliardaire Saad Hariri pour bloquer les cortèges du Hezbollah et des aounistes. Chacun craignant des provocations qui feraient dégénérer les manifestations.

Parallèlement, les figures politiques libanaises sont toutes en contact avec l'«arbitre» saoudien, les quotidiens bruissent de ces rencontres plus ou moins officielles.

On peut dire que la situation est très tendue... La tension politique étant par ailleurs doublée de violences mystérieuses en plein Beyrouth. Une lettre ouverte de Youssef al-Ashkar à l'ambassadeur des États-Unis à Beyrouth, publiée par le Dyiar, dénonçait la semaine dernière la présence de «forces spéciales» américaines au Liban. Le lendemain, al Akhbar publiait une enquête révélant l'interception, par les services libanais, de silencieux pour armes de guerre destinés à un bien étrange diplomate (Mark Sauvageau) de l'ambassade américaine. Le surlendemain, un article du L.A. Times expliquait que 14000 armes destinées aux forces de sécurité irakiennes avaient disparu; les rumeurs sur l'armement de milices pro-Hariri et pro-Geagea avec des armes amenées d'Irak sont anciennes au Liban. Quant au recours désormais sytématique aux mercenaires par les gouvernements occidentaux, une enquête de l'ONG War On Want l'a remis en lumière cette même semaine. Tous éléments certes disparates, mais dans lesquels certains voient évidemment une grande cohérence.

En tout cas, l'initiative de la rue inquiète tous les acteurs du gouvernement du «14 Mars» (l'actuelle majorité). La contre-offensive des forces gouvernementales ne cesse d'inquiéter.

Tout d'abord, il y a la menace du recours à l'armée contre la foule. Le ministre de la Défense a annoncé hier: «L’armée sera très ferme dans le maintien de l’ordre, et il est hors de question de laisser des manifestants couper les routes et encercler des institutions publiques comme le Sérail ou le Parlement.» (source: L'Orient-Le Jour). Il est admirable que l'armée libanaise, qui n'a pas tiré une seule cartouche contre l'armée d'invasion israélienne, annonce désormais sa fermeté contre ses propres civils.

Il y a, surtout, la crainte d'une intervention étrangère. Dès l'appel de Nabih Berri, Walid Joumblatt s'est envolé pour Washington. Beaucoup soupçonnent qu'il tente d'y obtenir une nouvelle résolution de l'ONU visant à réorienter l'action de la FINUL vers des objectifs plus «intérieurs» au Liban (un article d'al-Akhbar, que j'ai reproduit ici, présentait déjà un «plan» de Joumblatt en septembre dernier).

Dans ce cadre, on peut avoir une lecture (certes paranoïaque mais, n'est-ce pas, même les paranoïaques ont des ennemis) des menaces israéliennes contre les forces allemandes de la FINUL. Pour rappel, selon le Figaro, trois accrochages assez sérieux ont eu lieu, ces derniers jours, entre l'armée de l'air israélienne et la marine allemande. Alors même que personne n'imagine que des soldats allemands aillent s'aventurer à tirer sur des militaires de l'État juif. Pour Libération, bien informé, le navire allemand était un navire-espion qui espionnait... Israël (évidemment, cette «information» n'est pas sourcée). Parallèlement, la presse mondiale est censée avaler cette baliverne: le Hezbollah reconstruit ses installations militaires sous le nez de l'ONU (à la lecture de l'article, on doit comprendre qu'un journaliste trouve les caches du Hezbollah en se promenant dans Bent Jbeil et en demandant aux gens, alors que les Israéliens en ont été incapables pendant un mois de guerre ouverte). Bref, campagne de presse et intimidations contre la passivité et la duplicité de la FINUL. De là à croire qu'effectivement, certains tentent d'obtenir un durcissement de la FINUL à l'encontre des forces politiques libanaises, il n'y a qu'un pas.

Enfin, le premier novembre, la Maison blanche a tranché: il n'y aura pas de remaniement. Rentrez chez vous, braves gens, la démocratie, c'est fini pour vous. Le texte est parfaitement mensongé, les amalgames entre action démocratique légitime et violence politique sont permanents, et surtout l'ingérence est absolue:

Le soutien à un Liban souverain, démocratique et prospère est un élément-clé de la politique états-unienne au Moyen-Orient. Nous sommes donc de plus en plus préoccupés par des preuves croissantes que les gouvernements syriens et iraniens, le Hezbollah et leurs alliés libanais préparent des plans pour renverser le gouvernement démocratiquement élu du Liban, mené par le Premier ministre Siniora.

N'importe quelle tentative pour déstabiliser le gouvernement démocratiquement élu du Liban, par des tactiques telles que des manifestations et de la violence orchestrées, ou en menaçant physiquement ses dirigeants seraient, pour le moins, une violation claire de la souveraineté du Liban et des résolutions 1559, 1680 et 1701 du Conseil de sécurité des Nations Unies.

Il y a des indications sur le fait qu'un des buts du plan syrien est d'interdire au gouvernement libanais actuel d'approuver le statut d'un tribunal international qui jugerait les personnes accusées de participation à l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri. Une telle tentative d'empêcher la création du tribunal échouera, cependant, car la communauté internationale peut en décréter la création, quoi qu'il arrive dans les affaires internes au Liban. Les États-Unis travaillent avec leurs associés internationaux et avec le gouvernement légitime du Liban pour s'assurer que le tribunal sera rapidement établi et que tous les responsables des assassinats de Rafic Hariri et des autres patriotes libanais depuis 2005 seront menés devant la justice.
Nous voilà prévenus: des manifestations démocratiques qui conduiraient à la chute du gouvernement Siniora constitueraient donc des violations des résolutions 1559, 1680 et 1701. Au passage, à nouveau, nous sommes censés croire que ce sont les Syriens et les Iraniens qui manigancent pour... faire entrer Michel Aoun au gouvernement libanais. Précisons qu'à part L'Orient-Le Jour, tout le monde fait le lien entre cette déclaration et le déplacement de Joumblatt aux États-Unis.

En clair: en cas d'alternance politique au Liban, il y aura une action des États-Unis, de l'ONU et de la FINUL, et une intervention israélienne sera légitime, puisque cette odieuse preuve de la vigueur démocratique libanaise contreviendrait au cessez-le-feu garanti par la 1701.

(Est-il nécessaire de rappeler que, le Hezbollah étant sur la liste des groupes terroristes du Département d'État américain et considéré également comme tel par Israël, la viabilité d'une alternance démocratique au Liban qui impliquerait un renforcement du rôle politique du Hezbollah est aussi acceptable pour eux que la victoire électorale du Hamas en Palestine.)

Pendant ce temps, le silence de nos médias prépare le grand public occidental à «comprendre» que le Hezbollah et ses alliés syriens ont tenté un coup d'État au Liban.

[Additif: je découvre, au moment de publier ce billet, que RFI consacre un article à ce sujet. J'espère que d'autres médias couvriront ces événéments avec un minimum de rappel du contexte.] [Additif du 2 novembre: Alain Gresh consacre un billet de son blog au même sujet.]

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Excellente analyse de fond, et remarque très juste sur le désintérêt des médias occidentaux pour le Liban quand il n'est pas bombardé par Israël.

Tu as raison de relever la calamiteuse prestation de François Hollande, imortalisée par L'Orient Le Jour (cf. http://www.blog.ma/obiterdicta/index.php?action=article&id_article=11474 en milieu de billet pour un reprise intégrale). Hollande y déclare l'alliance du PS avec Joumblatt, principalement parce que Walid est fils - biologique, pas spirituel - de Kamal. Mais il est vrai que Hollande... - cf. http://www.minorites.org/article.php?IDA=14286 .

Anonyme a dit…

Excellente analyse,

je me suis permis de reprendre quelques passages de ton texte,

merci

Anonyme a dit…

un exemple de la partialité grotesque de RFI et liberation :
http://www.rfi.fr/actufr/articles/083/article_47217.asp
Israël n'est pas seul en cause. L'ONG américaine Human Rights Watch a signalé le 18 octobre que pour la première fois, la milice du Hezbollah chiite libanais avait tiré des sous-munitions sur Israël lors du récent conflit.

et plus haut :Les bombes à sous-munitions (BASM) sont (...) composées d’un conteneur principal qui libère en l’air plusieurs centaines de petites bombes.

mais selon liberation (sous le titre "le hezbollah aussi") :La milice chiite a tiré quelque 4 000 roquettes durant le conflit, dont des projectiles d'origine chinoise à sous-munitions de 122 mm qui, à l'impact, projettent des centaines de billes d'acier de 3,5 mm de diamètre.

Conclusion : Le hezbollah n'a pas utilisé de bombe a sous munitions mais des bombes remplies de billes d'acier qui ne presentent plus aucun danger lorsque la guerre est finie. Dans un souçi de faux equilibre on a voulu montrer que Israel et USA ne sont pas pires que le hezbollah. Mais au prix d'un mensonge.

3asseh a dit…

Merci pour cette analyse
Une précision cependant : le ministre de la défense a précisé que l'armée veillerait à deux choses : fare respecter la loi et aussi ... les libertés publiques.
Or parmi celles ci il y a le droit de manifester pacifiquement. Je doute que l'armée prenne position pour ou contre. Elle aura probablement le même rôle qu'en mars 2005, plutôt bienveillant.

Anonyme a dit…

Toujour un plaisir de te lire !
Pour ce qui concene "l'isolement de la plate-forme du 14 mars", cette dernière peut toujours compter sur le soutien des "démocrates occidentaux" :
http://bernard-antony.blogspot.com

Sophia a dit…

Je ne peux rien ajouter aux remarques précédentes sinon que j'ai envie de faire un lien vers cet article et éventuellement de le traduire pour mes lecteurs anglophones. J'ai écouté une entrevue ce soir de Rami Khoury sur Radio Canada anglais. Il ne disait pas autre chose, il disait qu'il faut laisser faire la dé,ocratie au Liban sans intervention étrangère et que les demandes du hezbollah sont légitimes.
Merci

Nidal a dit…

@ Sophia: merci pour le billet sur ton blog. Ton développement sur les déclarations de Rami Khoury enrichit la réflexion. Pour ceux qui lisent l'anglais, voici le lien vers ton billet.

Sophia a dit…

Nidal,
Il n'y a pas de quoi. Merci pour le lien. J'apprécie beaucoup ce que je lis sur ton blog. Très réfléchi et bien écrit.

Anonyme a dit…

Salut Nidal
Merci, tu as remis les choses en place dans ma tête. je commençais à me perdre entre le silence des médias sur le Liban en france et les articles de l'orient le jour. Courage, je vais essayer de proposer la lecture de ton blog à quelques bloggueurs qui tentent de faire des analyses sur le liban. juste pour leur donner un autre point de vue.
Nada