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08 novembre 2006

Nancy Pelosi: démocrate, femme et... intégriste pro-israélienne

Un petit billet rapide sur les élections amerlocaines, je dois m'absenter aujourd'hui. Si nécessaire je compléterai dans les prochains jours.

Si j'ai bien suivi mon Google News, le prochain speaker de la Chambre des représentants des États-Unis est une femme. Quelqu'un peut-il me confirmer que le féminin de speaker est bien speakerine? Son nom est Nancy Pelosi.

Je suppose que nos médias vont gloser sur le fait qu'elle est une femme, qu'elle est démocrate, que les Américains (ceux que nos chroniqueurs fréquentent) considèrent qu'elle est très à gauche, et que la nouvelle Chambre veut une nouvelle politique sur l'Irak, sur les impôts, sur l'éducation et tout ça.

Pour le Figaro de ce matin:

À San Francisco, on la prend pour une centriste, mais sur la colline du Capitole, elle est jugée de gauche: elle a voté contre le Patriot Act, contre les baisses d'impôts généralisées, contre la guerre en Irak, mais pour le financement des troupes une fois sur place; issue d'une famille catholique d'origine italienne, elle soutient le droit à l'avortement, s'oppose à la prière à l'école et défend les peines de substitution.
Je vous fais aussi le pari qu'aucun de nos médias n'évoquera les positions de cette gentille gauchiste sur la politique israélienne. Ça n'est pourtant pas rien, surtout lorsqu'on parle de la «politique irakienne» à tout bout de champ.

En mai 2005, Nancy Pelosi donne un discours remarqué devant l'AIPAC (le lobby israélo-américain):
«Il y a ceux qui affirment que le conflit israélo-palestinien est entièrement dû à l'occupation de la Cisjordanie et de Gaza par Israël. C'est un non-sens absolu. En vérité, l'histoire du conflit n'a jamais été au sujet de l'occupation, et ne l'a jamais été: elle ne tourne qu'autour du droit fondamental d'Israël à exister... Les États-Unis soutiendront Israël maintenant et pour toujours. Maintenant et pour toujours.»
En juillet 2006, en plein massacre des Libanais par les Israéliens, Nancy Pelosi a passé le communiqué de presse suivant:
«La critique par le premier ministre irakien Malaki du droit d'Israël à se défendre est inacceptable. À la Maison blanche ce matin, M. Malaki n'a pas retiré ses commentaires sur Israël et, à nouveau, n'a pas critiqué le Hamas et le Hezbollah pour leurs activités terroristes. À moins que M. Malaki ne désavoue ses commentaires critiques à l'égard d'Israël et ne condamne le terrorisme, il serait malvenu de l'honorer par une session conjointe du Congrès.»
Cette opposante à la politique néo-con en Irak a soutenu avec ferveur le Syria Accountability Act, en reprenant l'argumentaire néo-con:
«Le peuple d'Israël et la cause de la paix au Moyen-Orient ont toujours été les cibles traditionnelles des groupes soutenus par la Syrie, mais l'attaque aujourd'hui contre le convoi américain à Gaza rappelle que les États-Unis, et nos intérêts dans le monde, sont en haut de la liste des cibles des terroristes. Régler le problème du terrorisme doit être notre principale priorité.»
Pour terminer, dans le scandale d'espionnage mené par l'AIPAC, selon Alain Gresh:
«Nous apprenons aussi que la membre de la Chambre Jane Harman (D-Calif.), un faucon démocrate qui est la plus importante représentante de son parti à la Comission du renseignement de la chambre, est sous investigation, dans le cadre de l’enquête sur l’AIPAC. Un de ses assistants a déjà été suspendu pour avoir transmis des informations du rapport “National Intelligence Estimate on Iraq” au New York Times (...). La question toutefois posée par l’histoire Harman-AIPAC est: à qui d’autre son bureau transmettait-il des informations et dans quels buts?»

«On peut répondre au moins partiellement à la seconde partie de la question avec l’article du Time Magazine sur l’enquête autour de Harman: on y apprend que Nancy Pelosi, chef de la minorité démocrate à la chambre, a lancé une campagne, avec l’appui de l’AIPAC et de poids lourds pro-Israël comme Haim Saban pour tenter de maintenir Harman à son poste. (...)»
[Ajout du 8 novembre, en soirée.] En octobre 2006, Jimmy Carter s'apprête à publier son livre Palestine: Peace, Not Apartheid. D'après Shmuel Rosner, correspondant en chef de Haaretz aux États-Unis, «Nancy Pelosi l'a supplié d'en reporter la sortie. Elle a publié un communiqué au sujet du nouveau livre de Jimmy Carter déclarant:»
«Avec tout le respect dû à l'ancien Président Jimmy Carter, il ne parle pas pour le parti démocrate au sujet d'Israël. Les démocrates ont été immuables dans leur soutien à Israël depuis sa naissance, en partie parce que nous reconnaissons que faire cela est dans l'intérêt de la sécurité nationale des États-Unis. Nous soutenons Israël maintenant et nous soutiendrons Israël pour toujours. Il est erroné de suggérer que le peuple juif pourrait soutenir un gouvernement en Israël ou n'importe où ailleurs qui institutionaliserait une oppression basée sur des critères ethniques, et les Démocrates rejettent vigoureusement cette affirmation.»

1 commentaire:

Anonyme a dit…

On dit Madam speaker pas de feminisation du titre. tant qu'au discours devant l'AIPC c'est une constante de la politique américaine. La mère Clinton fait la même chose...