a

15 novembre 2006

«Former Republic of Lebanon»

Cela fait des mois que la rumeur circule au Liban: le 14 Mars voudrait imposer la fédéralisation du Liban (ce qui signifie, pour tout opposant au fédéralisme libanais: (1) pour commencer, légitimer et installer de manière durable le pouvoir absolu des chefs claniques et des anciens miliciens sur leurs «territoires», (2) puis permettre à moyen terme la partition du pays).


Aujourd'hui, le coup de force du gouvernement Saniora est vu par un certain nombre de Libanais comme la première étape vers l'imposition du fédéralisme. Selon L'Orient-Le Jour d'aujourd'hui:

L’ancien Premier ministre [Omar Karamé] a de plus ajouté qu’il y avait «des murmures laissant présager que, dès la semaine prochaine, certaines parties vont commencer à proposer le fédéralisme et c’est ce dont nous avions peur.»
Commentant la démission des ministres Hezbollah, Charles Ayoub a titré son éditorial du Dyiar de ce week-end: «Le gouvernement va vers le fédéralisme et refuse le gouvernement d'union nationale».

Pour ces opposants au 14 Mars, il est évident que ce «fédéralisme» renvoit, en réalité, au vieux plan émis par Odel Yinon, un ancien fonctionnaire des Affaires étrangères israéliens en 1982 dans la revue Kivounim:
La partition du Liban en cinq provinces (…) préfigure ce qui se passera dans l’ensemble du monde arabe. L’éclatement de la Syrie et de l’Irak en régions déterminées sur la base de critères ethniques ou religieux, doit être, à long terme, un but prioritaire pour Israël, la première étape étant la destruction de la puissance militaire de ces États.
Pour ceux qui ne l'ont pas encore lu, j'engage à relire mon billet «Coup d'État au Liban», publié le 19 juillet. Ceux qui l'ont déjà lu à l'époque peuvent le consulter à nouveau, j'y ai depuis ajouté des extraits de livres et d'articles supplémentaires complétant l'exposé.

On peut bien sûr considérer ces accusations de «fédéralisme» comme relevant du procès d'intention, surtout tant que l'adversaire politique n'a pas encore explicité son projet.

Et, si l'on prend le sujet du fédéralisme, il faut bien reconnaître qu'on n'en trouvait pas trace dans L'Orient Le Jour (devenu l'organe de propagande du mouvement 14 Mars et des Forces libanaises) avant la semaine dernière.

Seule mention: le 18 août 2005, Émile Khoury y spéculait sur les termes d'une rencontre entre Émile Lahoud et le patriarche maronite Nasrallah Sfeir. Il concluait:
Les sources citées croient enfin savoir que le patriarche et le président se sont encore une fois montrés d’accord pour estimer qu’il faut à tout prix promouvoir, dans ce pays, le langage de la modération. En luttant contre les pulsions confessionnalistes et en restaurant un dialogue constructif, unificateur, entre les Libanais. Ce qui reste d’ailleurs un moyen utile pour dissuader des parties qui recourent à des attentats terroristes aux fins, notamment, d’attiser les dissensions internes. Et aussi, évidemment, un bon moyen de couper court aux projets partitionnistes ou fédéralistes de certains.
On voit qu'il y a moins d'un an, L'Orient-Le Jour associait, dans ses commentaires, le fédéralisme et le partitionnisme aux dissensions internes, aux attentats terroristes et aux pulsions confessionnalistes; il leur oppose le langage de la modération et le dialogue constructif et unificateur.

Le Daily Star (quotidien libanais anglophone distribué avec l'International Herald Tribune) indiquait également que «Sfeir répète son rejet d'un système fédéral».

Mais les temps changent. On peut aussi penser que, tout simplement, les masques sont tombés.

Pour se faire une idée de l'évolution du discours des «14 Mars», on peut noter à titre d'exemple que, dans ce même numéro de L'Orient-Le Jour de l'année dernière, le président de la Ligue maronite et PDG de L'Orient-Le Jour expliquait (après le retrait syrien):
Le président de la Ligue maronite, Michel Eddé, a estimé hier que «la résolution 1559 du Conseil de sécurité avait été adoptée à la suite de pressions israéliennes, ce que les Israéliens ont eux-mêmes reconnu, mais qu’elle découle également des erreurs commises par les frères syriens, ce que le président Bachar el-Assad a également reconnu».

«Deux clauses importantes de la résolution ont été réalisées, à savoir le retrait syrien et les élections. Il reste la question des armes de la Résistance, qui ne saurait être réglée par la force par des parties libanaises. Les Libanais se sont entendus sur la nécessité de rejeter le désarmement de la Résistance par la force», a indiqué M. Eddé, dans le cadre d’un débat avec des jeunes. L’ancien ministre de la Culture a indiqué que «les Libanais et les Syriens avaient tous commis des erreurs», mais que «si la Syrie s’effondre, ce sera le dernier bastion de la lutte contre les plans sionistes qui tombera».
Essayez d'imaginer de telles affirmations, désormais, dans le même quotidien! Or, j'insiste, c'étaient là les paroles du PDG de ce journal, pas celles d'Omar Karamé ou de Charles Ayoub.

Le temps passe, une soldatesque hostile perturbe les déambulations touristiques au pays du Cèdre, et les masques sont tombés. Petit à petit, la rhétorique gouvernementale s'est durcie, jusqu'à épouser les pires suspicions que, un an plus tôt, seuls des «pro-syriens» paranoïaques osaient écrire.

Le 12 octobre 2006, Libanoscopie titre un billet: «L'Irak vote pour le fédéralisme, un exemple pour le Liban». Oui, l'évolution politique récente en Irak est présentée comme «un exemple pour le Liban». Tremblez braves gens:
Le Liban vit dans la même conjoncture des différences de culture qui ne permet jusqu'à l’heure aucune solution salutaire dans son système actuel. L’unité nationale qui peine à trouver des dénominateurs communs, face à la divergence des croyances et des traditions, semble vouée à l’échec dans la conjoncture actuelle.

Les propositions de trouver un terrain d’entente sur l’acceptation des différences constituant la mosaïque libanaise sont catégoriquement rejetées. Le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah considère que toute tentative d’avancer une proposition dans le sens du fédéralisme est considéré comme acte de trahison.

Pourtant plusieurs composantes de la population libanaise pensent qu’un état composé, fédéral soit il, régional ou autonomie des régions, serait la solution idéal pour un Liban multiculturel.

Le dialogue entamé au Liban entre les diverses parties n’a jamais osé discuter de cette alternative. Mais on a assisté à plusieurs Talk-show sur les télévisions nationales de points de vues relevant cette nouvelle réalité.

Avec l’adoption de ce système en Irak, le Liban aura alors la possibilité de scruter un autre système que celui de l’état unitaire qui a prouvé son échec.
L'annonce «officielle» d'une campagne pour le fédéralisme n'est cependant arrivée que la semaine dernière. Le 6 novembre 2006, L'Orient-Le Jour, sous la plume de «M.T.» (Michel Touma, éditorialiste politique du quotidien, Secrétaire général de la rédaction), présente avec enthousiasme un «nouveau mouvement politique» qui fait la promotion du fédéralisme, «Helf loubnanouna». Je reproduis l'article dans son intégralité, parce qu'il n'est rien moins que sidérant:
Il s’agit évidemment d’une pure coïncidence. Mais le hasard fait bien les choses. Au moment où les ténors de la vie politique se débattent dangereusement dans des conflits inextricables, et à la veille de la relance, aujourd’hui, du dialogue interne à l’ombre d’une crise aiguë qui illustre les limites de la démocratie consensuelle censée caractériser le système constitutionnel en place, un rassemblement de jeunes et d’universitaires, mais aussi des moins jeunes, ont lancé hier un nouveau mouvement politique qui se positionne, dans son approche, aux antipodes des courants traditionnels : «Helf loubnanouna».

Objectif fixé: à partir d’une réflexion profonde sur les causes structurelles et sociologiques des différentes épreuves subies par le peuple libanais depuis la proclamation du Grand Liban, en 1920, et jusqu’à la tourmente actuelle, proposer un nouveau système politique fondé sur la reconnaissance et le respect du droit à la différence. En clair, dépasser la politique de l’autruche dans laquelle s’est cantonnée la classe politique depuis 1943 pour enfin élaborer une Constitution qui reconnaisse et gère le pluralisme libanais en accordant aux diverses composantes socio-communautaires les moyens de s’épanouir, de bénéficier d’une «totale maîtrise de leurs valeurs propres et de leur mode de vie». Ce respect de l’autre dans ses spécificités devant s’exprimer non pas dans un climat agressif et conflictuel ou de rejet de l’autre, mais plutôt dans un esprit positif et de recherche de l’enrichissement mutuel.

C’est au cours d’un meeting organisé hier au Collège des Saints-Cœurs de Sioufi, à Achrafieh, en présence d’un millier de personnes, que les principes fondamentaux et l’approche de ce nouveau mouvement ont été exposés. À l’ombre d’une organisation minutieuse reflétant un professionnalisme certain dans l’action, les slogans inscrits sur les banderoles aux couleurs du mouvement (bleu marine et rouge) ont illustré, d’emblée, les leitmotiv du jeune courant: modernisme; droit à la différence; pluralisme; transparence; liberté; démocratie.

Premier à prendre la parole, le président exécutif de la Fondation des droits de l’homme et des droits humanitaires (FDHDH), Waël Kheir, a commencé par relever la «schizophrénie aiguë» dont semblent atteints les Libanais sur le plan politique, soulignant, à l’appui de son point de vue, que ceux qui font l’éloge du système politique centralisé et unificateur se plaisent dans le même temps à se retrouver dans leur quartier ou village confessionnellement homogène. Et M. Kheir de donner un autre exemple significatif de cette schizophrénie politique: lors du dernier congrès général du Parti communiste libanais, a-t-il indiqué, la seule évocation de l’imam Khomeyni a provoqué un tonnerre d’applaudissements, les militants présents oubliant sans doute que le régime de la République islamique en Iran avait réprimé le Parti communiste iranien et instauré le régime de la «wilayat el-fakih» accordant un pouvoir politique absolu aux dignitaires religieux. Soulignant que cette schizophrénie se manifeste également au niveau du clivage existant entre la structure du système politique du Liban et les réalités sur le terrain, M. Kheir a conclu en indiquant que la plupart des experts en sociologie politique admettent aujourd’hui que le meilleur système envisageable pour gérer une société pluraliste est le fédéralisme.

M. Kheir a été suivi à la tribune de M. Albert Kostanian, l’un des douze membres du bureau central du nouveau mouvement, qui a évoqué le ras-le-bol des jeunes à l’égard de la politique traditionnelle et des pratiques politiciennes. Dénonçant le fait que l’ambition des jeunes Libanais soit aujourd’hui réduite à se trouver un emploi à Dubaï, M. Kostanian a déploré que nul n’ait encore songé à engager une réflexion sur les causes des différents conflits qui ont ensanglanté le pays au fil des ans, sur les raisons pour lesquelles le Printemps de Beyrouth n’a duré que quelques jours ou sur les causes de l’occupation syrienne et de la dernière guerre de juillet. «Mais nous sommes là aujourd’hui parce que nous ne voulons pas nous contenter de nous plaindre, nous voulons faire revivre l’espoir et nous avons décidé d’agir, de proposer quelque chose de nouveau et d’édifier ensemble la 3e République», a conclu M. Kostanian.

Troisième à prendre la parole, M. Sami Gemayel, l’un des six fondateurs et l’un des membres du bureau central, a commencé par relever que la plupart des jeunes membres du mouvement avaient milité dans les rangs du CPL, des Forces libanaises, du PNL et des Kataëb, en sus de nombreux indépendants. Évoquant les différentes crises qui ont secoué le pays depuis 1920, M. Gemayel a souligné que le slogan de l’intégration nationale s’est avéré être une supercherie qui s’est soldée par des échecs successifs du fait qu’elle visait à occulter le pluralisme libanais. «Il est temps d’accepter l’autre dans ses spécificités propres, a déclaré M. Gemayel. Nous devons permettre au fils de Tripoli, de Jounieh, de la banlieue sud ou de Tyr de vivre comme bon lui semble. Il faut cesser de vouloir imposer ses valeurs à l’autre et à chercher à éliminer l’autre.»

Et M. Gemayel d’ajouter : «Appelez cela comme vous le voudrez, régionalisme, décentralisation politique ou fédéralisme. Nous devons avoir le courage d’accepter nos différences telles qu’elles se manifestent. Nous devons reconnaître qu’il existe des différences dans la perception des événements et de l’histoire. Nous avons décidé d’agir pour construire l’avenir. Notre projet est destiné à tout le Liban et à tous les Libanais. C’est dans la mesure où chaque collectivité acceptera l’autre qu’il sera possible d’engager un véritable dialogue rationnel.» Et M. Gemayel de dénoncer en outre le principe de la «démocratie consensuelle, une notion erronée qui a eu pour effet de bloquer le système politique et de pousser les fractions antagonistes à recourir systématiquement à la rue, au lieu des institutions, pour trancher les conflits».

Le débat est ainsi lancé. Le nouveau courant proclamé hier a fixé haut la barre et il a, à cet égard, le mérite de sortir des sentiers battus et de proposer une alternative sérieuse et rationnelle pour redonner enfin espoir à la jeunesse libanaise.
Le passage sur Sami Gemayel et les anciens du CPL, des Forces libanaises, du PNL et des Kataëb indique qu'il s'agit d'un mouvement purement chrétien: les 4 partis cités sont des partis chrétiens, et Sami Gemayel est, sauf erreur de ma part, l'un des deux fils d'Amine Gemayel. On est en territoire connu...

Selon le principe démocratique désormais adopté par L'Orient-Le Jour, il est important de noter qu'une bande d'ultra-minoritaires issus d'une unique communauté, ayant réuni (selon cet article enthousiaste), «un millier de personnes» à Achrafieh, «a fixé haut la barre».

Michel Touma est heureux de souligner la déclaration d'Albert Kostanian, selon laquelle aucune réflexion sur les causes des différents conflits n'a encore été engagée, ce qui révèle que le mouvement s'adresse essentiellement aux citoyens qui n'ont jamais ouvert un seul livre de toute leur vie. [Principe médiatique néocon: si la réalité est gênante, il suffit d'inventer une autre réalité; les journaux servent à cela.]


L'année dernière, L'Orient-Le Jour associait le fédéralisme aux dissensions internes, aux attentats terroristes et aux pulsions confessionnalistes; aujourd'hui, selon le même quotidien:
À l’ombre d’une organisation minutieuse reflétant un professionnalisme certain dans l’action, les slogans inscrits sur les banderoles aux couleurs du mouvement (bleu marine et rouge) ont illustré, d’emblée, les leitmotiv du jeune courant: modernisme; droit à la différence; pluralisme; transparence; liberté; démocratie.
La visite du site des Loubnanounais confirmera cette fâcheuse impression; en fait de «nouvelle façon» de faire de la politique ou de «jeune courant», on est face à l'émanation d'une pensée archétypale qui n'a rigoureusement rien de nouveau.

Nos médias adoptent avec une facilité déconcertante la vision Hariri/néocons de la politique libanaise, et ressortent l'ineptie d'une opposition entre «pro-» et «anti-syriens», le mythe d'intérêts irano-syriens en train de conspirer pour faire entrer Michel Aoun dans le gouvernement libanais, et une hypothétique passion du même Aoun contre un tribunal pénal sur Hariri, dont aucun journaliste ne semble interroger le caractère d'urgence absolue, alors que le dernier rapport Brammertz était récemment présenté ainsi par l'AP (qui n'est pas franchement l'agence officielle syrienne):
Contrairement à son prédécesseur l'Allemand Detlev Mehlis, Serge Brammertz s'abstient de toute théorie ou spéculation sur les commanditaires ou les responsabilités. Ses rapports se révèlent être surtout des documents techniques, alors que ceux de M. Mehlis échafaudaient des hypothèses complexes sur l'implication présumée des services de renseignement syriens et libanais.
Pour ceux qui n'adhèrent pas à la propagande Hariri, le battage médiatique ferait plutôt sourire, si l'affaire n'était beaucoup plus grave. Là où une certaine bourgeoisie chrétienne et sunnite rêve, depuis des décennies, d'une «Suisse du Moyen-Orient», d'autres se souviennent que la dernière grande fédération basée sur des critères ethno-religieux pour laquelle la communauté internationale s'est passionnée, c'était la Yougoslavie. Pardon, «ex»-Yougoslavie.

10 commentaires:

Ms Levantine a dit…

D'abord je dois dire que j'apprecie tes billets, meme si je ne suis pas tjs d'accord avec ton analyse.

Le reve des "cantons" dure depuis tres longtemps au Liban pour certains partis politiques, les FL par exemple. Cantons car comme tu le rappelles, nous sommes les Suisses du Proche Orient.

Je serai tres interesse de voir le "canton Maronite" avec Geagea, Aoun, Frangieh... Luxe, calme et volupte.

Sophia a dit…

Nidal,

C'est un excellent article et je te félicite pour les dessins.
J'ai lu il y a très longtemps l'article de Yinon. C'est clair comme de l'eau de roche que la partition des pays arabes en petits états basés sur les sectes religieuses est ce qui va assurer de facto la légitimité d'Israel, petit état bâti pour une seule secte religieuse, sur le long terme. C'est là le coeur du projet neocon pour le MO et c,est exactement pour cela qu'ils se fichent pas mal de gagner ou de perdre la guerre en Iraq. le mal est fait.
De plus, au Liban, ce projet était caressé par les FL et les phalangistes qui rêvaient d'un Monaco du MO débarrassé des pauvres (à savoir, shiites, Palestiniens et autres). En 1976 j'avais 17 ans, c'était le début de la guerre au Liban et j'entendais parler déjà de partition.
J'espère que mes amis et parents libanais chrétiens sauront ce que cela veut dire un Monaco au Liban et qu'ils résisteront de toutes leurs forces à cette entreprise de sabotage d'un pays et d'une population pour les beaux yeux d'israel et de quelques financiers criminels qui se nourrissent du sang de mon peuple.

3asseh a dit…

Bonjour Nidal
Juste un message pour te signaler une excellente analyse de GCorm dans Al Akhbar de ce jour
http://al-akhbar.com/ar/node/12290
Bonne lecture
BASSEM

Anonyme a dit…

merci pour ton analyse. Il y a peut etre deja des cantons de fait.... chacun est dans son ghetto, mais esperons que cela ne sera jamais officialise.

nayla a dit…

aoun lutterait de toutes ses forces contre tout morcellement du liban. et frangie, tout en etant avec le 14 mars, est assez intelligent pour ne pas eouvrer dans ce sens. 1000 jeunes en rêvent ? faudrait au moins 10 fois plus pour faire peur...

Anonyme a dit…

Bonjour Nidal,
J'espère que tu nous prépares un billet sur le récent assassinat de Gemayel par Israel aidé des traitres Libanais de la "majorité".
Et j'ai bien l'impression cette fois, voire la certitude, que la France (pardon pour les âmes sensibles) a participé à ce crime stratégique.
Le seul espoir qui reste est que la famille du défunt comprenne la supercherie et rejoigne le Hezbollah et le CPL dans la manifestation qui fera, je l'espère, chuter ces odieux criminels qui non seulement pillent, endeuillent, détruisent leur propre peuple, mais permettent à Israel d'avoir les mains libres pour tuer un peu plus les Palestiniens déjà agonisants (cf. leurs nouveaux plans de tueries à Gaza).
L'inconscience des arabes me ferait sourire si elle n'engendrait autant de désolation et de sang.
Je suis dégoûtée, profondément.

Anonyme a dit…

salut Nidal
Moi aussi j'attends ton billet. Je suis desespérée, je pense que beaucoup de libanais se trompent en accusant la Syrie. je ne dis pas qu'elle est innocente sur toute la ligne concernant le Liban. Je me souviens quand j'étais enfant et que les bombes syriennes nous poursuivaient jusqu'à l'école. Mais les gens de ma génération qui ont souffert de la Syrie doivent mettre en marche leur objectivité et pas leur haine, et se demander à qui profite le crime? c'est clair , pas à la Syrie. J'ai du mal à croire que le pays qui a joué de nous pendant 30 ans soit aussi bête pour faire un crime pareil qui le mettra de suite au rang des accusés. Alors j'attends ton billet , impatiemment pour réfléchir avec toi. Merci.
Nada

Sophia a dit…

Nidal,
Cet article est encore plus d'actualité après l'assassinat de Gemmayel qu'avant.

Surement que dans la nouvelle équation que le mouveent du 14 mars va essayer d'impoémenter par force, la famille Gemayel qui ne signifie plus rien politiquement, aura une grande part opusique elle a donné un martyr au mouvement.

Anonyme a dit…

Il y a quelque chose de pourri au royaume du Cèdre et … des médias

Cet article est avant tout une réaction à un bourrage de crâne médiatique et à une information monolithique qui font, sans exagérer, ressembler nos médias à ceux de l’ex-URSS ou de la Chine maoïste. Le traitement de l’information libanaise repose avant tout sur un certain nombre de pseudo-évidences continuellement ressassées et assénées, marquées essentiellement par l’inconséquence et l’illogisme le plus total, et dont l’unique démonstration consiste en la répétition. La vision médiatique des tensions inter-libanaises fait ressembler celui-ci à un conte pour enfants avec dans le rôle du grand méchant loup la Syrie, dans celui du pantin informe le Hezbollah et dans celui des pauvres brebis innocentes les tenants, « démocrates » et « modernes », du « 14 mars » (phalangistes, joumblattistes, hariristes …).
Pour y voir un peu plus clair, il faut d’abord opérer une dissociation entre un certain nombre d’acteurs médiatiquement amalgamés, afin de pouvoir estimer quels sont leurs intérêts et leurs mobiles propres. On peut en gros distinguer cinq acteurs principaux : les puissances occidentales (USA et France au premier chef), la Syrie, le «14 mars » (gouvernement et « majorité »), l’opposition (Aoun, Hezbollah, Amal, …) et les services secrets libanais. Chacun de ces acteurs joue sa partition propre et leur convergence ponctuelle ne saurait effacer leur autonomie et leur volonté personnelles. Il n’y a pas d’acteur passif, de victimes « pures », de purs héros ni de purs salauds aux service d’intérêts démoniaques, de marionnettes entre les mains d’acteurs extérieurs. Ainsi, par exemple, la majorité joue la carte de l’Occident pour conforter son pouvoir propre sur le Liban ou sur sa « communauté » et le Hezbollah s’appuie sur la Syrie lorsque cela répond à ses intérêts.
Une fois ces évidences de base énoncées, interrogeons-nous sur la situation avant l’assassinat et sur la situation après l’assassinat. Situation avant le crime : un « 14 mars » à bout de souffle et peinant à mobiliser ses partisans, un gouvernement sur la sellette et ne pouvant s’appuyer, à défaut d’une solide base interne, que sur leurs parrains occidentaux (France et USA) et leur « machin », le Conseil de sécurité, une opposition plus forte que jamais (suite à sa « victoire » face à Israël), qui était à l’offensive et s’apprêtait à renverser le gouvernement par des mobilisations de masse (qui étaient prévues justement cette semaine), un Conseil de sécurité encore réticent sur l’adoption du tribunal international, un Bush affaibli par les élections, un Israël en situation délicate après ses dernières boucheries, une Syrie sortant de l’isolement et renouant ses relations avec l’Irak le jour même de l’attentat, une France prenant pour des raisons tactiques un peu de champ par rapport à l’axe américano-israélien …
Il faut par ailleurs rappeler que l’adoption du fameux tribunal international ne dépend pas seulement du gouvernement mais du parlement et de la présidence (détenue par le « prosyrien » Emile Lahoud), alors en position favorable pour refuser une initiative provenant d’un gouvernement amputé de sa composante chiite (les ministres chiites ayant démissionné devant le refus du gouvernement actuel de former une union nationale comportant notamment les partisans du chrétien Michel Aoun). D’où l’inanité de l’ « explication » perpétuellement ressassée de l’attentat comme pression sur un gouvernement largement décrédibilisé et délégitimé, ayant d’ailleurs déjà donné son accord de principe à la constitution du tribunal, et dont ses adversaires espéraient le renversement selon un scénario qui, mutatis mutandis, était la reproduction du « Printemps du cèdre » : mobilisation populaire, à l’occasion d’un assassinat (celui de centaines de civils Libanais par l’armée israélienne), contre un gouvernement considéré comme complice des assassins. On ne s’attardera pas non plus sur l’absurdité de l’explication constitutionnelle ( « Article 69 Le Gouvernement est considéré comme démissionnaire dans les cas suivants …. S’il perd plus que le tiers du nombre de ses membres tel qu’il a été fixé dans le décret de formation. », Constitution libanaise) qui voudrait que démissions et assassinats de ministres se combinent jusqu’à rendre le gouvernement inconstitutionnel et à obliger la Chambre des députés à nommer un nouveau gouvernement plus favorable à Damas : à supposer que les parlementaires obtempèrent, le nouveau gouvernement n’aurait aucune légitimité et aucun soutien populaire, ce qui serait contraire aux tactiques et aux choix de tous les grands acteurs de la scène politique libanaise.
Situation après le crime : un «14 mars » renforcé et ayant retrouvé sa capacité de mobilisation de masse, un gouvernement renforcé et légitimé, une opposition affaiblie et sur la défensive, un Conseil de sécurité avalisant sans hésitation et le jour même le projet de tribunal, une Syrie diabolisée, un président libanais sous pression pour avaliser le tribunal, voire pour démissionner …
Ainsi les bénéficiaires prévisibles de l’attentat étaient (et ont été effectivement) : le gouvernement et la « majorité », en particulier la droite chrétienne, les parrains occidentaux de ce gouvernement, Israël … Quant à la Syrie, on ne pourrait la mettre au rang des bénéficiaires que si l’on considérait que son intérêt résidait non pas dans le renversement de l’actuel gouvernement et son remplacement par un gouvernement d’union nationale mais dans le maintien du statu quo communautaire au prix d’une guerre civile. Ceci, nous le verrons, n’est pas invraisemblable mais ne cadre absolument pas avec tous les arguments médiatiquement avancés à l’appui d’une responsabilité syrienne dans l’assassinat de Gemayel.
Quels étaient (et quels sont effectivement) maintenant les grands (et prévisibles) perdants de l’attentat ? L’opposition, Michel Aoun au premier chef et le Hezbollah, et la Syrie, si on se place dans l’hypothèse qu’elle avait intérêt au renversement du gouvernement du 14 mars et à la mise en place d’un gouvernement Aoun-Hezbollah. Cette hypothèse, si elle était retenue (comme le font la plupart des médias) et si l’on écarte l’objection selon laquelle la Syrie serait gouvernée par des débiles mentaux, blanchirait donc la Syrie de toute responsabilité dans le meurtre, même si, au mépris de toute logique, les journalistes en tirent la conclusion rigoureusement inverse …
Récapitulons. Le crime s’est fait à l’encontre des intérêts de l’opposition (et donc probablement à son insu) et au profit de la « majorité » (et peut-être pas forcément à son insu …) : le crime avait pour objectif évident, non d’affaiblir le gouvernement et de renforcer ses adversaires, mais bien au contraire de renforcer le 14 mars et d’affaiblir ses opposants. Or, encore une fois, c’est l’inverse que nous assènent les médias.
Pourquoi de la part des journalistes de telles incohérences et un tel illogisme ? C’est que pour ceux-ci les faits ne comptent que si on peut les triturer afin des les faire correspondre à leurs présupposés. Il leur faut concilier l’inconciliable, admettre une chose et son contraire, charger tous les « mauvais » et blanchir les « bons », même si l’ensemble n’a plus alors ni queue ni tête. Ils constituent par exemple le Hezbollah, Aoun, les services secrets et la Syrie en un bloc unique, comme si chacun de ces acteurs ne pouvait pas avoir des intérêts divergents, voire franchement contradictoires. Or, nous l’avons vu, en aucun cas l’opposition intérieure libanaise n’avait intérêt à ce meurtre. Si la Syrie se trouve derrière ce meurtre, c’est donc non seulement à son insu mais également à son encontre. La Syrie contre le Hezbollah ? Impossible !, disent nos « grands » « journalistes », cela ne colle pas avec nos présupposés : cela n’est donc pas !
Pour conclure, un peu de spéculation : celle-ci vaudra bien celle des Antoine Sfeir et compagnie et je n’ai pas la présomption d’avancer autre chose que des hypothèses. Parmi les bénéficiaires, et donc instigateurs, possibles, de ce crime se trouvent outre la « majorité » libanaise, les services secrets, certaines grandes puissances régionales (Israël, Syrie, ..) et occidentales (USA, France, …). Je me garderai bien, en l’absence de toute preuve objective, d’accuser tel ou tel mais je tiens simplement à mettre l’accent sur un aspect du problème. Pour qui roulent les services secrets libanais ? Le crime porte la marque de professionnels, étatiquement formés : soit il s’agit de services de renseignement étrangers, implantés clandestinement en territoire libanais, soit d’éléments des services libanais. Or une bonne partie de ces derniers ont été formés par la Syrie. Est-ce que pour Gemayel comme pour les autres assassinats politiques, il s’agisse forcément de cette dernière ? C’est, répétons-le une nouvelle fois, possible (la Syrie pouvant redouter tout autant qu’Israël l’émergence d’un gouvernement réellement indépendant, même si celui-ci était composé d’« amis » ) mais ce n’est nullement évident. Il est tout autant possible qu’une partie des services libanais, de concert avec certaines composantes du pouvoir syrien hostiles au régime de Bachar el Assad, se soit alliée avec certains éléments du 14 mars (dont la plupart, rappelons-le, furent longtemps des hommes liges de Damas avant de se rallier aux Américains) afin de faire disparaître toute trace de l’influence syrienne au Liban et de préparer un changement de régime en Syrie même. Mais tout cela répétons-le n’est pour l’instant que simple spéculation …









































te,

Unknown a dit…

je decouvre votre blog et j'ai l'impression d'arriver sur une autre planete habitee par des paranoiaques... vous vivez dans votre bulle en vous montant la tete, votre vue est brouillee et vous ne voyez le mal que dans les "traitres" du 14 mars... c'est a pleurer! certains semblent tout savoir sur l'assassinat de gemayel commis par les traitres, israel, la france et j'en passe.

si vous avez tant d'informations, pourquoi ne pas les publier? pourquoi ne pas ecrire un livre sur le sujet? pourquoi ne pas informer les enqueteurs? parce qu'ils ne vous ecouteraient pas? c'est ca? la these du complot ourdi par les traitres, et les efforts de zorro-aoun pour sauver le pays, grace a son solide et equitable document d'entente avec les pauvres hezbollahis qui ne demandent qu'a vivre tranquillement, mais qui sont forces de faire le coup de feu pour faire echec aux plans d'israel et de ses allies traitres du 14 mars, vous croyez franchement que ca peut convaincre quelqu'un en dehors de votre cercle ferme? reveillez-vous enfin! sortez de vos chimeres et arretez de croire les charles ayoub et compagnie qui ont fait leur beurre dans la desinformation systematisee